mardi 18 novembre 2008

Sketch des robins des bois: l'expo d'art

Je ne sais pas si vous connaissez les robins des bois, c'etait une troupe de théâtre absolument géniale qui s'est fait découverte sur Comédie, une chaîne du câble fondé par Dominique Farugia, un ancien des nuls. Ils ont ensuite poursuivis leur aventure sur canal +; Je les ai moins suivi mais l'ensemble était moins drôle, il y avait comme une impression de redite... Mais j'ai été un gros fan de leur période "comédie" et la fin de leur troupe m'a attristé...

Voici un sketch de Marcel et Dédé qui débarquent à l'improviste dans une expo d'art, ça décoiffe (il y a un gros décalage de son par contre...):

jeudi 13 novembre 2008

The Visitor



Ce film sorti récemment au Chapeau Rouge (salle d'art et d'essai à Quimper) m'a beaucoup marqué. Le titre est déjà évocateur, le visiteur. Cela peut sonner comme une visite impromptu d'un inconnu qui vous dérange au moment ou ne voulez voir personne ou parceque vous êtes occupés à quelque chose. Mais dans ce cas ici, ce sera un visiteur qui illuminera la vie d'un homme irréversiblement.



The visitor raconte l'histoire de Walter, professeur d'économie dans une université du connecticut. Sa vie est passablement ennuyeuse, d'une grande monotonie. Sa femme, pianiste anglaise, est morte et son fils vit à Londres. Son absence de contact affectif se ressent tant dans les traits de son visage que dans son rapport aux autres: il est sec, misanthrope et répète mécaniquement le même cours d'économie depuis 20 ans tout en faisant croire à son entourage qu'il s'attelle à un livre important. Mais ce n'est qu'une vaine stratégie pour mieux fuir sa vie et celle des autres....

Une conférence l'oblige à se déplacer à New-York. il en profite pour s'installer dans son 2ème logement. En arrivant chez lui, il tombe soudainement sur un couple d'immigrés clandestins, Tarek et Zainab, qui ont investis les lieux sans savoir qu'il appartenait à quelqu'un, victimes d'une escroquerie immobilière. Le contact est plutôt hostile mais Walter se résigne à les loger le temps qu'ils puissent trouver un autre endroit ou vivre dans la mégapole. Zainab, quand à elle, reste en retrait par politesse. Elle tente de survivre en vendant des bijoux qu'elle fabrique elle-même dans les marchés environnants.



Tarek, lui, semble être tout le contraire de Walter: beau gosse, talentueux, il porte en lui toute l'assurance et l'insousciance de la jeunesse... Fils d'un intellectuel Syrien assassiné, il tente sa change comme joueur de Djembé à New-York. Walter se sent rapidement attiré par cet instrument qui produit des rythmes qu'il ne connaît pas et Tarek va lui apprendre les rudiments. Ce n'est que petit à petit qu'une complicité va naître entre les 2 hommes. Walter finit par jeter ses cours de piano qu'il détestait aux orties et se consacre corps et âme au Djembé.

Les 2 hommes partagent de plus en plus leur journée par le biais de cet instrument. Mais les choses vont vite mal tourner: Tarek se faire repérer par les flics dans le métro et se fait arrêter pour être emmené en centre de détention. C'est le drame pour tout le monde, tant pour Zainab que pour Walter qui sentait une amitié naître pour une fois dans sa vie. Celui-ci se démmène pour le faire sortir, depêche un avocat. Tarek n'en peut plus de ces conditions de détention. Cela dit, l'apprentissage de Djembé se fait toujours mais par téléphone interposé. Zainab, déseperée, tente de ne pas se faire remarquer dans la ville...












Le coup de théâtre vient de la mère de Tarek qui débarque à New-York sans que personne ne s'y attende pour retrouver son fils. Elle et Zainab, qui ne connaissaient pas, vont se découvrir par le biais de Walter qui décide de la loger. Bien qu'appartenant tous à des cultures complètement différentes, l'entente se fait bien entre les 3 protagonistes. Walter la découvre petit à petit. L'inquiètude qui les anime sur le devenir de Tarek font qu'ils s'écoutent l'un et l'autre, cela les rends vrais, authentiques. Bien qu'elle et lui se rapprochent alors qu'ils ne se connaissaient pas 24H auparavant, il n'y a aucune ambiguité quant à leurs relations: ce sont 2 êtres qui s'ouvrent l'un à l'autre, poussés par l'adversité; Dans l'ensemble, les dialogues sont brefs et sobres car l'essentiel se trouve ailleurs, dans la complicité des regards et des visages...


The visitor est d'une profonde justesse ce qui, en soi, est une prouesse pour un sujet aussi sensible et aussi prompt à être traité en caricature. Il aurait été tentant pour le réalisateur de faire un film mélodramatique sur la condition des immigrés ou bien une issue de type "tout est bien qui finit bien" qui serait tout aussi maladroit... Le film reste toujours centré sur les personnages et leur humanité mais la trame de fond reste présente: celle d'une politique publique néoconservatrice qui traite arbitrairement ses immigrés au non d'une croisade opportuniste contre le terrorisme, croisade aux intêrets mlitaro-industriel dont le 11 septembre aura finalement été un très beau prétexte.

Nous ne connaîtrons vraiment la trajectoire des protagonistes mais nous savons que chacun aura tiré quelque chose de l'autre. The Visitor traite des impacts des rencontres humaines. Mais leur importance reste aussi forte que leur evanescence, ballotées dans un monde chaotique et inhospitalier.

mercredi 12 novembre 2008

Presto (Pixar)

J'en profite pour poster le dernier court-métrage de Pixar sorti en même temps que Wall-E, Presto, vraiment super:

vendredi 7 novembre 2008

Autre exemple d'utopie: la secte du Mandarom



A côté des utopies synchrétistes ouvertes comme Auroville, il existe d'autres utopies d'inspiration religieuse mais dont le contenu sectaire, paranoiaque, laisse franchement à désirer...C'est le cas de la fameuse "cité sainte" du Mandarom, construite dans le sud de la France près du lac de Castellane par la secte des Aumistes

L'aumisme est une secte synchrétiste new-age qui professe que toutes les religions convergent vers un seul et point, une seule unitée, révélé au monde par le seigneur Ansa Manara, le "messie cosmoplanétaire de synthèse" (si si, j'vous le jure :)). Concrètement, ce monsieur qui s'est autoproclamé messie s'appelle Gilbert Bourdin. Cet ancien touche à tout finit par devenir professeur de Yoga dans les années 60. C'est dans la même décennie qu'il créa son mouvement et s'installa dans le sud de la France avec une poignée d'adeptes. Cela se concrétisera par la constrution d'un palais puis d'une cité idéale, conçue à l'image de l'aumisme:

Voici Gilbert Bourdain, le gourou du Mandarom, surnommé par ses adeptes "le messie cosmoplanétaire de synthèse"...

Du point architectural, la cité est.... fortement hétéroclite: statues géantes pourtant des pistolets en plastique et représentant Bouddha, Jésus avec Bouclier. La vierge marie est même muni d'un canon à laser ect... Les couleurs d'ensemble sont bariolées et le résultat sonne effroyablement kitch, une sorte de compromis entre un disneyland et un village de schtroumfs... Mais toutes ces armes en plastoc ne sont pas là pour faire joli, le "messie cosmoplanétaire" Gilbert Bourdain doit assurer la protection permanente de la cité, assaillie par une orde d'entités négatives, les atlantes, les lémuriens des enfers de Mars et j'en passe... Le Mandarom cultive une paranoia permanente du monde extérieur ce qui, sans doute, permet de fédérer la communauté...


Avant la mort du messie, la cité comprenait une soixantaine de membres vivant selon une vie monastique comprenant des processions, des chants, des prières, des ateliers artisanaux pour l'autosuffisance ect... Sociologiquement, les individus qui composaient cette mini-société sont variées, ils appartiennent àn peu près tous à la classe moyenne. Ce sont des individus qui furent en recherche, qui ne sont pas plus idiots que vous et moi, mais qui ont gravement manqué de dicernement et se sont laissés embarqués dans une folle histoire.

Une randonnée au Mandarom. Pour ceux que ça intéresse, la cité est ouverte à tous les touristes pour pour une somme maudique; La secte se doit de faire bonne figure et au final, elle draine environ 7000 visiteurs par an. La position de la région reste très ambivalante: même les habitants se plaignent, le Mandarom fut une manne touristique, une véritable aubaine pour les commerces de proximité, les hôtels ect... Beaucoup en ont donc profité, jusquà la municipalité.

Regardez et ecoutez le discours du gourou Gilbert Bourdain. C'est édifiant, il faut le voir pour le croire....:




Puis survint l'invraisemblable affaire du permis de construire. C'est en 1990 qu'une statue gigantesque à la gloire du "messie cosmoplanétaire" fut édifié dans la cité. Cette initiative fit l'objet de vives protestation de la part des habitants de la région. On lui reprochait notamment de défigurer le paysage et les "fadas d'en haut", comme les appelle les habitants des environs, stipulent qu'un permis de construire existe pour l'édification de cette statue, ce que nie catégoeiquement la municipalité. La secte ira jusqu'à faire appel à la cours européenne des droits de l'homme pour légitimer ses droits mais le maire aura tranché, la statue est détruite en 2000...

Peu à peu, le voile se déchire et le Mandarom finit par montrer sa véritable nature, notamment au travers de ses ex-adeptes qui témoignent des sévices tant physiques que psychologiques qui furent exercés contre eux. Des femmes comme des mineurs finirent par témoigner d'actes de viols ou d'atouchement commis par le gourou tout-puissant. De plus, Gilbert Bourdain possédait une sorte de garde personnelle qui assurait l'ordre et corrigeait les récalcitrants s'il le fallait.

Les affaires s'accumulent et l'écho finit par retentir auprès de la justice. Gilbert Bourdain finira par être poursuivie au tribunal pour abus sexuel mais le sort en a décidé autrement: il meurt l'année même de sa condamnation en 1998. Depuis, on ne sait plu trop ce que devient cette cité du Mandarom qui semble attendre la prochaine réincarnation de leur gourou. Et la communauté tente de résoudre ses déboires financiers, elle ne contiendrai plus qu'une dizaine de personnes...


Il est intéressait de remettre en perspective cette utopie sectaire dans le contexte de son époque. Elle est né en 1969, soit 1 an après Auroville. Ces 2 utopies se trouvent dans la confluences de la contre-culture des années 60 qui se traduit par une foule d'initiatives: recherche de nouveaux modes de vie, de voyage tant intérieurs par le lds qu'extérieurs par des voyages en Inde, naissance du mouvement new age au états-unis et recherche d'une sorte d'humanisme universelle se traduisant par divers sinchrétismes.